Âge : 44 ans
Situation familiale : marié, 4 enfants
Habite : Villeneuve d’Ascq depuis sa naissance
Profession : plâtrier
Spor’ama : Vous êtes président du club Villeneuve d’Ascq Lutte. Pouvez-vous nous donner quelques informations sur votre parcours, nous dire ce qui vous a amené à ce poste ?
Wilfried MEMMA : J’ai commencé la lutte à l’âge de 4 ans dans le club de Croix qui était dirigé par mon père.
J’ai toujours regretté qu’il n’y ait pas de club de lutte dans ma ville et il y a dix ans, des amis m’ont convaincu qu’un tel club pourrait trouver sa place dans le quartier de Babylone où j’habite depuis ma naissance.
Bien que réticent et craignant que la lutte, peu connue, n’attire pas les jeunes, j’ai quand même pris la décision de rencontrer l’adjoint aux sports de notre ville. Jean-Michel MOLLE, un monsieur passionné, a pris le temps d’examiner mon projet et m’a proposé de programmer une initiation dans mon quartier de Babylone.
70 jeunes sont venus et l’aventure du VA Lutte a donc commencé en 2009.
Diplômé Fédéral 2ème degré en lutte, je voulais plutôt m’occuper de l’aspect sportif mais j’ai finalement accepté d’assurer le poste de président dès la fin de la première saison.
S : Votre engagement dans le VA Lutte semble être une affaire de famille.
W. M. : C’est le moins que l’on puisse dire… Quand mon père est arrivé d’Italie en 1966 il a découvert la lutte dans une salle de sport de Roubaix où il a commencé une carrière sportive avant de devenir entraineur.
Devenu entraineur principal dans le club de Croix, il va y emmener ses trois frères et tout va s’enchaîner pendant plus de 40 ans.
Dans la famille MEMMA, parents et enfants, tout le monde est bénévole et pratique la lutte ou est entraineur (26 MEMMA licenciés en 2010 !).
Au total, cela représente plus de 1000 combats, 100 titres régionaux, plus de 200 participations au championnat de France, plusieurs titres de champion de France ou médailles, 4 internationaux… etc.
S : Avez-vous un passé sportif ?
W. M. : J’ai pratiqué le football, la boxe, le karaté et à partir de 13 ans je me suis consacré pleinement à la lutte (j’étais un peu frêle et pas trop doué, mais j’avais quand même le sens du combat… lol).
J’ai obtenu ma 1ère médaille de bronze à 15 ans au championnat de France de lutte gréco romaine et intégré le pôle France du CREPS de Wattignies où je suis resté 3 ans et obtenu des médailles aux championnats de France.
J’ai atteint la consécration en intégrant à 18 ans au Bataillon de Joinville l’équipe de France militaire de lutte. Etant rattaché à l’INSEP (l’institut National du Sport) j’y ai côtoyé les plus grands du sport français de David Douillet en judo à Claude Makélélé en football.
Au cours d’un entrainement avec l’équipe de France de lutte, je me suis blessé grièvement (double fracture de la malléole et du péroné) et ne m’en suis pas remis.
Contraint d’arrêter ma carrière à 20 ans, je suis alors rentré dans le Nord où j’ai passé tous les diplômes pour devenir entraineur.
S : La France compte plus de 10 millions de bénévoles. Pour quelles raisons faites- vous partie de cette belle et grande famille ?
W. M. : J’ai suivi le chemin tracé par mes aînés et j’en suis heureux et fier. Mettre son expérience à la disposition des jeunes est très enrichissant.
S : Quels sont d’après vous les principaux traits de caractère qu’il faut avoir pour être président d’un club sportif ?
W. M. : Il faut être très disponible bien sûr et surtout veiller à ne mettre personne de côté. Que ce soit en loisir ou en compétition, petits ou grands, tout le monde doit être épanoui et heureux de franchir la porte de notre salle. Je pense y avoir réussi dans notre association en créant une ambiance chaleureuse !
S : Quels sont les moments que vous aimez dans votre fonction de président de club ?
W. M. : Quand je vois arriver un jeune un peu perdu, et que quelques année plus tard il s’est épanoui dans notre discipline et dans notre club. C’est que nous avons quelque part participé à son bien être et cela me réjouit.
S : Quel est votre meilleur souvenir avec le Villeneuve d’Ascq Lutte ?
W. M. : Mon meilleur souvenir est sans doute quand, deux ans après l’ouverture de notre club, nous avons remporté le trophée VANHERPE qui distingue le meilleur club de la région.
Mais c’est aussi quand un de nos jeunes monte sur le podium des championnats de France car vous savez le travail effectué pour y arriver.
S : Que souhaitez-vous pour le VA Lutte ?
W. M. : Que l’aventure continue, en gardant surtout le même état d’esprit et les mêmes valeurs.
S : Avez-vous un dicton qui illustre votre engagement dans le bénévolat ?
W. M. : Être heureux est merveilleux, mais il est encore plus merveilleux de rendre quelqu’un heureux.
*S : J’ai cru comprendre que votre vrai nom est MEMMA… à moins que ça ne soit MEMMO ? Pouvez-vous nous expliquer ?
W. M. : MEMMO est mon nom de naissance, mais il s’est transformé en MEMMA pour une partie de la famille à la suite d’une erreur de l’état civil italien. Ça n’a pas toujours été facile à expliquer, à la presse par exemple quand deux cousins s’affrontaient un MEMMA un MEMMO. C’était assez amusant.
Le VA Lutte en deuil
Alors que nous mettions en page ce portrait, nous avons appris le décès de Gabriel Memma, le père de Wilfried, à 68 ans.
Arrivé d’Italie en 1966 il commence à pratiquer la lutte et se prend de passion pour cette discipline. Il devient alors entraîneur et transmettra le virus de la lutte à son fils, fondateur du VA Lutte. On sait ce que cette passion devenue familiale a donné en terme de résultats et de renommée.
Il était également un sculpteur reconnu dans la région et avait créé des statuettes pour les 40 ans de l’OMS et les 10 ans de Spor’ama.
Nous gardons un très bon souvenir de Monsieur Memma et n’avons aucun doute que l’héritage sportif qu’il laisse derrière lui continuera de briller comme il l’a fait jusqu’à ce jour.
Spor’ama 84 – Septembre 2019
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